En tant que masseur-kinésithérapeute libéral, préparer sa retraite est essentiel. On estime en effet que les kinés perdent environ 70% de leurs revenus lorsqu’ils arrêtent de travailler pour profiter de leurs vieux jours. Un montant qui peut faire froid dans le dos. Même si la question de la retraite semble diffuse et lointaine pour un grand nombre de kinés, il est nécessaire de s’intéresser au sujet le plus tôt possible.
Sachant que l’âge du taux plein et le nombre de trimestres nécessaires pour en bénéficier augmentent avec le temps qui passe, il est indispensable de s’informer sur le sujet tout au long de votre carrière de kiné.
Dans cet article, nous allons faire le point sur la retraite du kinésithérapeute et vous parler des différents organismes qui interviennent sur cette thématique.
Etat des lieux de la retraite du kinésithérapeute
Les régimes de retraite du kiné
En tant que masseur-kinésithérapeute libéral, il est obligatoire de s’affilier à la Carpimko dès votre installation. Ce faisant, vous cotisez au régime de base ainsi qu’à un régime complémentaire, tous deux obligatoires. Vous trouverez plus de détails à ce sujet dans ce document datant de mars 2021. La Carpimko est la Caisse autonome de retraite et de prévoyance des infirmiers, masseurs-kinésithérapeutes, pédicures-podologues, orthophonistes et orthoptistes. Celle-ci est gérée par la CNAVPL (Caisse nationale d’assurance vieillesse des professions libérales).
On distingue 3 régimes de cotisation :
- Le régime de base.
- Le régime complémentaire.
- Et le régime invalidité-décès.
Le calcul de la retraite du kinésithérapeute
Pour le régime de base, la Carpimko calcule le montant annuel de votre pension de retraite selon le barème suivant :
- Total du nombre de points cumulés tout au long de votre carrière.
- Multiplié par la valeur du point au moment de votre départ à la retraite. Cette valeur est fixée pour un an le 1er janvier de chaque année. À titre d’exemple, au 1er janvier 2022, la valeur du point est de 0,5795€.
- Multiplié par le taux de pension (on parle aussi de taux de liquidation), c’est-à-dire le taux plein ou le taux réduit. Pour bénéficier du taux plein (le montant maximal de retraite possible), il faut avoir atteint l’âge légal de départ à la retraite (fixé à 67 ans) et cotisé un nombre minimum de 172 trimestres.
Pour simplifier, le calcul est donc le suivant :
Nombre de points x Valeur du point x Taux de pension = Montant annuel de la retraite de base
Concernant la retraite complémentaire de la Carpimko, on suit le même calcul avec une valeur de point différente. Au 1er janvier 2022, le montant annuel du point du régime complémentaire est de 20,38€.
Contrairement au régime général des salariés, le calcul de votre pension se fait sur la totalité des points cumulés durant votre carrière et non pas uniquement sur les années durant lesquelles vous avez le plus gagné.
Les organismes de retraite kiné selon le statut
Selon le statut, la retraite complémentaire du kinésithérapeute relève d’organismes différents.
Vous allez vous adresser à l’Arrco ou l’Agirc si vous êtes kiné salarié ou cadre. Si vous êtes kiné salarié d’un employeur public, vous dépendez alors de l’Ircantec (Institution de retraite complémentaire des agents non titulaires de l’État et des collectivités publiques). Enfin, les kinésithérapeutes employés de la fonction publique territoriale hospitalière dépendent de la CNRACL (Caisse nationale de retraites des agents des collectivités locales). L’ensemble de ces retraites complémentaires sont d’ailleurs obligatoires comme le stipule l’URSSAF.
L’âge légal de départ à la retraite du kinésithérapeute
L’âge légal de départ à la retraite pour bénéficier du taux plein automatique est de 67 ans (ou 62 ans si vous êtes né avant le 1er janvier 1955). Il est important de savoir que si vous décidez de partir avant l’âge légal du taux plein automatique et que vous n’avez pas cotisé le nombre minimum requis de 172 trimestres, le montant de votre retraite subit une décote de 1,25% par trimestre manquant (plafonné à 20 trimestres).
L’impact de la future réforme des retraites
Le gouvernement planche depuis 2019 sur un vaste projet de réforme des retraites. L’objectif est de simplifier le système français en regroupant les 42 différents régimes actuels. Crise sanitaire oblige, ce projet est pour l’instant en attente.
Dans les grandes lignes, ce projet de régime de retraite universel vise à mettre fin aux régimes spéciaux mais aussi aux fameux âges de départ à la retraite et de départ à taux plein. Ceux-ci seraient remplacés par un âge pivot de départ à la retraite fixé, pour l’instant, à 64 ans.
On ne sait pas à l’heure actuelle dans quelle mesure cela va impacter la retraite des masseurs-kinésithérapeutes. Certains estiment que cela va fortement réduire les pensions de retraite. D’autres, plus optimistes, pensent que cela pourrait entraîner une augmentation de 10% du taux de remplacement, c’est-à-dire le pourcentage du revenu d’activité que vous conservez lorsque vous passez à la retraite.
Affaire à suivre…
Préparer sa retraite de kinésithérapeute
Afin de ne pas vous retrouver le bec dans l’eau lors du passage à la retraite (-70% de revenus en moyenne), il est conseillé de souscrire un contrat de retraite complémentaire en parallèle du régime de base. Cela permet au kiné de compléter les garanties des régimes sociaux obligatoires de la Carpimko.
Depuis le 1er novembre 2020, les fameux contrats de retraite Madelin ne peuvent plus être commercialisés (suite à la loi Pacte). Ils permettaient de choisir le montant et la fréquence des versements sachant que les primes versées étaient déductibles des revenus professionnels jusqu’à un certain plafond. En fin de cotisation, le masseur-kinésithérapeute se voyait reverser progressivement le capital sous forme d’une rente viagère (autrement dit, jusqu’à son décès).
Ces contrats ont aujourd’hui été remplacés par le Plan d’Epargne Retraite (PER) qui permet de profiter d’un complément de revenus versé sous forme de rente ou de capital à la fin de votre carrière. La plupart des sociétés d’assurances privées proposent ce genre de contrats.
Résumé sur les organismes de retraite du kiné
Afin de clarifier les choses, nous listons dans le tableau ci-dessous les différents organismes de retraite pour les masseurs-kinésithérapeutes.
Organisme | Type | Obligatoire | Régime / Produit | Statut du kiné |
---|---|---|---|---|
Carpimko (CNAVPL) | Public | Oui | Base Complémentaire Invalidité-décès | Tous |
CNRACL | Public | Oui | Base | Kinés de la fonction publique hospitalière |
Ircantec | Public | Oui | Complémentaire | Salariés d’un employeur public |
Agirc Arrco | Public | Non | Complémentaire | Salariés et cadres d’un employeur privé |
Sociétés d’assurances | Privé | Non | Complémentaire Invalidité-décès | Tous |
Au niveau des sociétés d’assurances privées, il vous faudra bien comparer les différents contrats avant de faire un choix afin de souscrire à une offre intéressante. La plus connue dans la profession est bien sûr la MACSF néanmoins vous pouvez tout à fait contacter d’autres assurances ainsi que des organismes bancaires pour comparer les offres.
Nous espérons que ce dossier vous aidera à y voir plus clair et à préparer sereinement votre retraite de kinésithérapeute. En période de crise sanitaire, de potentielle crise financière et de grandes réformes, il est important de garder un œil sur le sujet afin de garantir les entrées d’argent durant vos vieux jours.
En attendant, n’hésitez pas à vous informer sur les avantages qu’apporte notre application Gustave pour faciliter votre quotidien de masseur-kinésithérapeute :